Présentation de la 29e édition
Les Rencontres Internationales Traverse, moments forts de l’art expérimental à Toulouse, débutent le 11 mars 2026 pour leur 29e édition. La manifestation s’amorce par un réel marathon du 11 au 15 mars, dans douze lieux, en présence de nombreux artistes toulousains, nationaux et internationaux, cinq jours riches d’actions et de découverte de divers médiums : cinéma expérimental, installations, performances, ateliers et tables rondes. Les expositions restent ouvertes aux publics jusqu’à la fin mars.
Aux Rencontres, les œuvres sont programmées et exposées en écho voire en contrepoint à l’esprit des lieux les accueillant : le Cinéma Le Cratère, la Chapelle des Carmélites, la Chapelle des Cordeliers, les Abattoirs Musée – Frac Occitanie, le Centre Culturel Bellegarde, l’ENSAV, le Lycée Ozenne, la Librairie et la Galerie Ombres Blanches, le Studio Astorg, l’Église du Gésu et le Salon Reçoit.
La programmation des Rencontres se fait après la sélection des œuvres reçues à la suite de l’appel à projets 2026. Cette année, 745 propositions d’œuvres de 48 pays nous sont parvenues. Grâce à ces œuvres reçues de si loin comme de si près, cette 29e édition programme 144 artistes de 28 pays : plus de cent de films, une vingtaine d’installations, une dizaine de performances et 3 expositions de photographie en divers lieux toulousains, accessibles en transport en commun, le tout en entrée gratuite.
(Im)matérialité et geste – édito 2026
in(visible), (in)tangible, (in)connu, in(oui)
L’expérimental rejoint les formes éphémères et tout aussi nécessaires, qui font de nous des humains et pourtant seulement reconnues, lors de la conférence internationale de l’Unesco de 1993, comme le «patrimoine culturel immatériel». La définition devrait convoquer tout un chacun puisqu’elle recouvre «les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire», ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés. Certes la suite implique un long travail puisqu’elle réclame «que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus les reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel». Nous tâchons d’y œuvrer à notre mesure.
Les Rencontres Internationales Traverse résistent aux effets de mode, à l’aplanissement des aspérités des œuvres sous le prétexte de vulgarisation parce que tout un chacun a droit aux œuvres pleines, différentes, de celles qui invitent à s’arrêter, qui redonnent au temps sa densité. La programmation allie la découverte de travaux différents, de films différents à des ateliers, débats, discussions ouvrant des pistes pour se les approprier. L’expérimental est un terme expansif. Il recouvre de nombreux médiums approchés différemment par les artistes, il investit de nombreuses techniques attirant elles-mêmes des questions sur ce que peut l’art actuellement. De la pellicule à l’Intelligence Artificielle, sans négliger l’animation, la photographie, l’installation et la performance. L’œuvre entre en relation avec l’espace de sa programmation, prenant pleinement part à l’espace, elle fait expérience avec les publics sans abandonner leur droit à être elle, pleinement, matériellement objet du monde.
L’amour des formes artistiques de Traverse Vidéo et sa défense de l’expérimental n’effacent pas ses préoccupations concernant l’écologie, les droits de l’humain autant que les droits de tout le vivant.
— Simone Dompeyre, commissaire artistique des Rencontres Internationales Traverse
